A notre ami Raymond

Publié le par Construisons l'Avenir Ensemble

C'est aujourd'hui que nous disions adieu à notre ami Raymond au crématorium de La Rochelle. Texte lu par Bernard Ferrier.

Cher Raymond.

Tu es né rue du Bateau à Marans fin août 1942, il y a presque 74 ans.

Tes parents étaient maraîchers, tu as grandi entre les jardins et l’école primaire de garçons. Certificat d'études en poche, tu as continué ton travail dans les jardins paternels, mais à plein temps !

Passionné de vélo, fervent adhérent du Véloce Club Marandais, tu as travaillé dur pour te payer ton premier vélo de course.

Au vélo comme dans les jardins, tu as appris les valeurs de l'effort physique, de l'endurance et du dépassement de soi.

Ton père, pionnier dans le jardinage bio, t'a inculqué le respect de la nature et d'une vie saine.

Puis vint le temps du service militaire et tu en as profité pour voir du pays.

Tu as été affecté au Congo, à Brazzaville, comme chauffeur des officiers et moniteur d'auto école sur les pistes de brousse.

Là bas aussi tu t'es fais remarquer par tes qualités sportives et humaines, car on t'a proposé le poste d'entraîneur de l'équipe nationale de cyclisme. Mais tu avais envie de rentrer et tu as décliné l'offre.

Aussitôt rentré, tu as trouvé un travail en Gironde comme monteur de lignes EDF.

Un de tes collègues avait une fille prénommée Anne-Marie qui te plaisait bien. La réciproque étant vraie cela vous mena devant Monsieur le Maire de Cavignac.

Pendant 3 ans vous avez habité à Cubzac les Ponts puis, retour à Marans car les jardins avaient besoin de bras !

Puis vinrent vos enfants, Freddy et Natacha.

Tu entras aux établissements Charriau comme chauffeur de poids lourds et tu y restas jusqu'à ta retraite à 58 ans.

Sensible et dévoué à tes collègues, tu es devenu délégué du personnel et secrétaire du comité d'entreprise pendant 18 ans. Tu as même été élu au Comité inter-entreprise du Groupe Soufflet au niveau national à Nogent pendant 13 ans.

Tes loisirs étaient tournés vers la nature et le sport.

Tout d'abord le cyclisme !

Tu es un des plus titrés sinon « le » plus titré des nombreux adhérents de la longue histoire du Véloce Club Marandais, Il suffit de voir le mur de ton salon entièrement recouvert du sol au plafond de coupes, médailles et trophées que tu as brillamment remportés sous les couleurs du VCM.

2 fois Champion Régional vétéran, tu as participé aux championnats de France de cyclisme en 1980 et 1981. Tu as été un exemple pour le club et tu as suscité de nombreuses vocations dans ce sport difficile. Retiré des podiums, tu as continué à animer le club et tu en as été le Président pendant 20 ans.

Ensuite la nature !

Avec le jardinage biologique dans tes terrains de La Fragnée grâce auxquels tu as pu nourrir sainement ta famille de légumes et de fruits … il y en avait aussi pour les copains ! Merci Raymond !

Puis la chasse, véritable passion. Respect du gibier, de la nature, amour des chiens, relations d'amitié avec les autres chasseurs qui partageaient tes valeurs étaient le moteur de cette passion. Tu parlais avec sobriété et entrain de ces journées de chasse au sanglier en forêt de La Courbre , de ces promenades dans nos marais avec tes chiens, de ces parties de chasse dominicales et le contenu de ta gibecière n'était jamais mis en avant.

Tu aimais beaucoup la pêche et même l'automne dernier, très malade, à bout de forces tu allais tremper ta ligne dans la rivière en face de chez toi.

Ces activités t'ont donné une parfaite connaissance de Marans et tu savais nous montrer les endroits les plus méconnus et reculés de la plus vaste commune de Charente-Maritime. T'entendre parler des«Tardes » de la «Prolière » du « Boucheau du Mélier » ou de « Roule Poltron » était une invitation à une découverte plus profonde de Marans.

Cet amour de ta commune et ton engagement politique sur les valeurs de la gauche et du Parti Socialiste t'ont conduit à t'engager dans la vie communale, d'abord comme soutien puis comme candidat, à cinq reprises, lors des élections municipales.

Tout d'abord sur la liste conduite par Rémi Puyjalon en 1989, puis celle de Georges Saunier en 1995 qui te permet d'être élu Conseiller Municipal .

En 2001, c'est toi qui conduis la liste de gauche et qui m'as demandé d'y participer. Avec plus de 39% des voix notre liste a 5 élus . Pendant cette campagne et ces six années de mandat passées à tes côtés, j'ai beaucoup appris. Ton dévouement auprès des marandais, ton implication dans la vie communale et même intercommunale, car tu as aussi été élu Conseiller Communautaire lors de ce mandat, ta droiture, m'ont donné envie de m'engager à fond dans l'action communale.

Lorsqu'en 2008 j'ai accepté de conduire la liste de gauche aux municipales, j'ai été heureux que tu continues avec nous. L'élection remportée, il était évident que tu devais occuper une place importante dans notre municipalité. D'abord comme Conseiller délégué à la voirie puis comme adjoint à la voirie et à la vie rurale.

Je ne l'ai jamais regretté car ton engagement a été total.

Présent à toutes les réunions, t'exprimant avec calme et conviction, recherchant le consensus, évitant la langue de bois tu as su mériter le respect de tout le Conseil Municipal.

Respectueux de l'argent des contribuables tu as toujours essayé de faire le maximum en dépensant le minimum. Toujours à l'écoute des usagers, respectant le travail des employés municipaux, tu as réussi à ce que les 100kms de voies communales soient en bon état malgré les contraintes liées aux marais et à leur usage agricole. C'est souvent qu'on a pu te voir dès six heures du matin à l'embauche aux ateliers municipaux pour encourager l'équipe de voirie et leur donner des indications complémentaires.

Ton travail auprès des syndicats de marais, pour préserver la gestion de ce milieu fragile , mais aussi lors de la préparation du PAPI ( programme d'actions de prévention des inondations) a été efficace et reconnu par les élus du territoire.

La dernière année de notre mandat a été marqué par l'arrivée de ta maladie. Tu as fais preuve d'un immense courage pour honorer pleinement ton mandat jusqu'à son terme.

Toujours aussi présent à la Mairie, même s'il te fallait deux pauses pour venir à bout de l'escalier menant aux salles de réunion, toujours sur les chantiers de voirie, toujours prêt à donner le meilleur de toi, tu sentais tes forces te quitter mais tu ne voulais pas en tenir compte.

Tu as même participé à la liste conduite par Jean-Marie Bodin pour les élections municipales de 2014.

Que ton engagement soit un exemple pour nous tous.

Raymond, tu avais un grand cœur, même si tu essayais par pudeur de cacher ta sensibilité.

Je t'ai même vu pleurer deux fois et j'en étais la cause.

La première fois en 2004 au soir de mon élection au Conseil Général. Tu m'avais accompagné, encouragé pendant toute la campagne et à l'annonce du résultat tu n'as pu retenir tes larmes, larmes de joie et d'amitié, bien sûr !

L'autre fois en 2008 lorsque nous avons remporté la Mairie, larmes d'émotion, de bonheur, de fierté et de satisfaction.

Mais aujourd'hui Raymond, c'est nous qui te pleurons, larmes de tristesse, de solitude face à ton départ, larmes de remerciement pour tout ce que tu as fait pour nous, larmes pour tout ce que nous aurions pu faire encore ensemble.

Anne -Marie, Freddy, Natacha et vos enfants, vous pouvez être fiers de ce mari, de ce père, de ce grand père qui nous quitte mais qui restera présent pour de longues années dans le cœur des marandais.

Adieu Raymond, je suis très heureux de t'avoir rencontré été d'avoir été ton ami.

 

 

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Et merci à Stéphanie Martinez pour son discours très émouvant sur Raymond Maingot.
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